Ce que nous apprend l'anthropologie

BAKBOU Ahmed, évoque le souvenir d’Al Ayachi.


Tous les quatre, nous sommes restés avec Al Ayachi, et je suis devenu maâlem. Parmi nous, il y avait Lamhijib, Hassan Allaoui, Hamed, Allel, et d’autres comme Berraka, … Cherif, … ll y avait beaucoup de jeunes qui ont appris le métier comme Abdelaziz.
Mon frère Mustafa est venu travailler avec nous chez le moqaddem Al Ayachi. Nous sommes restés avec lui, jusqu’à la mort d’Al Ayachi. Quand je travaillais avec lui, j’étais déjà marié. C’était dans les années 70 … Puis, j’ai épousé Milouda, la fille d’Al Ayachi. Grâce à Dieu, j’ai épousé sa fille et j’ai continué à travailler avec lui. Aujourd’hui, toute la famille est décédée : Al Ayachi, sa fille et son épouse Lalla Mina. Lalla Mina ne voulait travailler qu’avec moi, sinon, elle refusait d’animer les soirées rituelles. Al Ayachi ne pouvait pas la forcer à danser. Elle ne voulait travailler qu’avec moi.
Nous avons tous grandi dans cette ambiance gnawi. Nous ne connaissons que cela. C’est pour cela que le moqaddem ne nous a jamais lâchés et nous ne voulions pas le quitter.
Al Ayachi était l’un des plus grands moqaddem. C’était le plus influent … Al Ayachi était le moqaddem de Marrakech.

(noir)

Al Ayachi était au-dessus de tous. Ce qu’il avait, les autres ne l’avaient pas. Il tenait cela de ses parents et de ses grands parents. De ses parents et de ses grands parents ...
Sa mère et son père faisaient partie des Fillali et des Sahrawi … Libres ! (non esclave)
On venait leur demander la protection contre les esprits maléfiques. A cette époque, les Mrabet venaient, … Mehdi Lmekhzeni aussi, … Ils demandaient la protection d’Al Ayachi.
Dès qu’Al Ayachi apparaissait, tous les moqaddem l’acclamaient : « Bienvenue, bienvenu… »
Il ne parlait pas pour ne rien dire ... Il était sûr de lui. C’était un Gnawa authentique. C’est lui qui célébrait la soirée rituelle à Dar Mekhzen [l’ancien Palais du Pacha]. C’est toujours lui qu’on demandait … C’est lui qu’on demandait.